Dans les années 1800, des observatoires dotés de télescopes de plus en plus grands sont construits dans le monde entier. En 1877, Giovanni Virginio Schiaparelli (1835-1910), directeur de l’Observatoire de Brera à Milan, commence à cartographier et à nommer des zones de Mars. Il découvre alors les « mers » et les « continents » martiens (zones sombres et claires) et leur donne des noms tirés de sources historiques ou mythologiques. Il y voit également des traces rectilignes qu’il appelle « canali ». Or, en italien, ce mot désigne un cours d’eau naturel aussi bien qu’artificiel, tandis que ses équivalents étrangers impliquaient forcément la présence d’une vie intelligente sur Mars. L’effet de cette traduction inexacte est renforcé encore davantage par le fait que, peu de temps auparavant, en 1869, a été achevée la construction du canal de Suez (merveille d’ingénierie de l’époque). Tout le monde pense alors que de grands ouvrages d’art auraient été découverts sur Mars. L’engouement pour les « canaux martiens » s’explique sans doute par l’importance des canaux navigables pour le commerce international à cette époque.