Note de la rédaction : Le numéro de novembre-décembre de Health Affairs contient des essais d’un médecin et d’un interprète médical sur les défis et les dangers liés à la gestion de la barrière de la langue entre le prestataire de soins et le patient en l’absence d’un interprète médical qualifié. Ces essais figurent dans la rubrique « Narrative Matters » de la revue, soutenue par la Fondation W. K. Kellogg.
L’article de Gail Price-Wise ci-dessous explore les mêmes thèmes que les essais de « Narrative Matters ». Gail Price-Wise jette un nouvel éclairage sur le cas de Willie Ramirez, l’un des cas les plus connus et les plus tragiques où des difficultés d’interprétation et des malentendus culturels ont abouti à une erreur médicale.
Dans la soirée du 22 janvier 1980, Willie Ramirez, âgé de dix-huit ans, sort avec un ami lorsqu’il ressent un mal de tête. Il l’attribue à l’odeur d’essence de la voiture de son ami:
J’ai essayé de l’ignorer parce que je voulais être avec mon ami, et ça a disparu pendant un moment. Et puis, tout à coup, j’ai ressenti une douleur très vive. J’ai posé la main sur la nuque. Je me suis assis par terre. J’avais l’impression que quelqu’un me plantait une aiguille dans la tête. Mon ami m’a aidé à monter dans ma voiture. Je savais que j’allais chez ma copine, c’était plus près que chez moi. Je ne voyais pas bien. J’avais l’impression que tout bougeait. J’ai essayé de passer par des petites rues pour trouver le chemin le plus court. J’ai loupé sa maison, j’ai dû m’arrêter et faire demi-tour. Finalement, je me suis garé. Je suis sorti de la voiture en trébuchant. Je suis tombé sur la clôture.