1. UN MOT À SOIXANTE ET ONZE MILLIONS DE DOLLARS
En 1980, Willie Ramirez, qui n’a alors que 18 ans, est hospitalisé en urgence dans un établissement médical de Floride. Sa famille et ses amis qui ne parlent que l’espagnol doivent s’expliquer avec les médecins. L’un des membres du personnel de l’hôpital parle les deux langues et traduit le mot espagnol « intoxicado » par « intoxicated » qui en anglais fait penser à la drogue. On administre donc au patient des médicaments pour une intoxication qui n’ont rien à voir avec son cas. Et c’est là que les problèmes commencent. Si un interprète professionnel avait été là, Willie ne serait pas devenu tétraplégique. Il souffrait en fait d’une hémorragie cérébrale interne mais sa famille pensait qu’il avait une intoxication alimentaire. L’hôpital et les médecins ont par la suite été accusés de faute professionnelle grave et la famille du patient a reçu, en guise de dédommagement, soixante et onze millions de dollars. C’est l’erreur de traduction la plus coûteuse que nous connaissions.
2. VOS DÉSIRS SEXUELS POUR L’AVENIR
En 1977, le président Carter se rend en Pologne. Malheureusement, le chef du département d’État fait appel aux services d’un interprète russe qui connaissait mal le polonais et qui, au lieu de « j’ai quitté les États-Unis », a traduit « j’ai abandonné les États-Unis » ou encore, au lieu de « vos souhaits pour l’avenir », a dit « vos désirs sexuels pour l’avenir ». Il faut reconnaître que tous les mots n’ont pas le même sens dans tous les contextes.